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LAMORTEAU, le 04 mai 09

Nous avions terminé notre dernière chronique par cette question : c’est quoi la biodiversité ?

Montez dans mon hélicoptère et regardez la commune de Rouvroy.

Vous y voyez des prés, des haies bocagères, des champs, des fraîchis et marais, des forêts, des villages, des vergers et des rivières, des routes, une ancienne ligne de chemin de fer…
Vous y découvrirez aussi des hommes des femmes et des enfants. Des petit des grands, des blonds des noirs, des gros des minces, des heureux et des moins heureux…
Par-dessus nous un ciel de Gaume, avec ses nuages, son soleil qui se couche sur la France (nous sommes un soir d’été) d’où soufflent aussi les vents par qui nous viennent les pluies et en hiver, le froid humide. Par là, un microclimat…
Des écoles, un terrain de foot, des cours de récréation, des places publiques, des endroits de rencontres ; des cheminées qui ont arrêté de fumer leur bois, leur gaz et leur mazout. Luisent et brillent les toits de tuiles, d’ardoises et de panneaux solaires. Une éolienne ? Un moulin…Un lézard, des lézards, un criquet à ailes bleues, une couleuvre à collier.
Des orchidées.
Un photographe.
Un petit groupe de personnes qui regardent le ruisseau de Radru, le talus de la voie de chemin de fer.

Approchons nous, perdons un peu d’altitude sans cesser de rêver ; ce sont des gens de Gaume. Ils sont de Natagora, d’Aves, de Natura 2000 ils cherchent ils notent.
Comment faire pour laisser les truites remonter jusqu'au bout des eaux fraîches, se glisser dans les remous, frayer et pondre ?
Comment faire pour que la colonie de Lézard des souches du contournement de Virton puisse rejoindre celle de Torgny ?
Conserver les espèces c’est d’abord protéger leur habitat ; favoriser un maillage c’est conserver et enrichir nos paysages.

Le Lézard de souches me direz-vous ? Lacerta agilis agilis de son vrai nom. En quoi ce gros et grand lézard trapu (25 cm, 20 grammes), à la tête verte et massive peut-il nous intéresser, nous, les hommes ?
Nous sommes en fait sensibles aux mêmes pesticides, aux mêmes changements climatiques, aux mêmes pollutions : nous nous abritons sous le même parapluie ; s’il survit, nos enfants vivront mieux. Mais pour qu’il vive, comme dit plus haut, il faut protéger son milieu de vie en nous occupant du nôtre.
C’est un timide, pas comme son cousin, le Lézard des murailles (Podarcis muralis muralis) qui court et se chauffe sur nos murs de pierres sèches.
L’adulte occupe un tout petit espace vital, il s’accouple en mai et pond, dans notre région (la seule qu’il occupe en Belgique), une fois, en juin. La femelle dépose une demie douzaines d’œufs dans un trou qu’elle creuse ou qu’elle emprunte à un micromammifère. Si l’incubation réussi (la température moyenne du sol doit être de 16/20°C et le taux d’humidité de 15/18%) les petits éclosent début août ; début octobre, ils disparaissent dans un abri où ils passeront l’hiver. Ils vont vivre ainsi, sur l’ancienne voie ferrée, entre Harnoncourt et Lamorteau pendant la douzaine d’années que dure leur vie.
Ils aiment occuper des zones de végétations composites où l’on retrouve des massifs ras, des sols nus, et des plantes peu élevées (jeunes pins, petits bouleaux, genêts) ; des milieux ensoleillés et secs comme les pelouses calcaires et les voies ferrées.
Il y a un an, nous avons essayé, en défrichant tout le petit bois entourant le poste d’aiguillage (à la sortie de Lamorteau vers Harnoncourt, entre l’actuel Ravel et le Ton) de préserver et d’étendre son habitat. Les saules, les petits chênes, les cornouillers, les bouleaux qui le peuplaient ont été rasés pour laisser place à une vaste étendue de prairie sèche alternant avec des bosquets d’arbustes.
Il avait été prévu d’y faire pâturer un troupeau de moutons afin de garder la végétation ligneuse basse. Un muret de pierres sèches aurait dû, actuellement, accueillir une colonie de Lézards des murailles qui aurait pu tenir compagnie à la petite population de Lézard des souches.
Cette entreprise aurait pu permettre une extension de l’aire de ce sympathique reptile. Les enfants des écoles auraient pu participer au projet, des panneaux didactiques sont prêts… dans les ordinateurs des membres de la commission « biodiversité » de notre commune.

Les saules poussent, les Lézards s’éteignent, nos enthousiasmes et la biodiversité aussi.

Comment tenir en vie notre commune dans les vents mauvais qui la traversent ?

Michel Marion



CONSEIL CONSULTATIF GESTION DURABLE
Répondant à son objectif qui est la participation active et responsable de volontaires à la réflexion et la mise en place de projets dans des domaines définis,le conseil consultatif gestion durable créé il y a plus d’un an, a pu, grâce à la motivation de ses membres, planifier et réaliser des projets à court et long
terme.
Afin de répondre au mieux aux domaines plus sensibles pour certains membres que pour d’autres, le conseil est scindé en 3 commissions : Air‐Eau‐Déchets, Biodiversité et Energie.
Les membres de ces 3 commissions se sont réunis pour faire le point sur les différentes actions dont certaines, pour leur suivi,nous ont amené à demander au nouveau collège de se positionner, c’est chose faite à ce jour, nous avons reçu
l’accord du collège sur l’achèvement des travaux que requièrent certains projets.
Nous vous présentons le bilan du conseil depuis sa création à ce jour.

BIODIVERSITE

♣ Haie fruitière le long sentier: FAIT
♣ Verger le long sentier : FAIT
♣ Prairie fleurie : FAIT (suivi : fauchage suivant calendrier établi :
Jacques :→ demande commune)
♣ Plantation rue du Régnier Lamorteau : à voir avec Xavier D.
♣ Zone déboisée : débroussaillage et coupe bois effectuée courant 2008, suite à donner
→ personnes ressources : Mr Dan Doren , Mr Verte et Mr Jacob
→ demande commune : clôtures (matériaux et main d’oeuvre)
♣ Mur pierre sèche : demande commune pour suite à donner
♣ Mare pédagogique : projet abandonné le long du sentier
♣ Halte abri : très long terme ! Suspendu
♣ Panneaux pédagogiques le long du sentier (en collaboration avec la classe de 6èm de Mme Janick à Lamorteau) :
♣ Station météo : manque de réponse appel d’offres(Pour matériel informatique s’y rapportant)Projet différé !
♣ Protection ruisseau Radru : rapport de visite chantier(contrat rivière + membres commission) : en cours
♣ Livret biodiversité Rouvroy : projet long terme, en cours .

ENERGIE

Information publique sur les panneaux solaires :
- 2 informations faites (présentation info panneaux / rencontre avec installateurs) ;
- 1 information sur rentabilité et économie suite à l’installation :à programmer !

Audit énergétique du presbytère Dampicourt : bâtiment communal choisi pour servir d’exemple type d’une maison de particulier. En effet, l’étude à présent terminée fera l’objet d’une information publique afin de sensibiliser la population aux possibilités d’économie d’énergie possible et des primes éventuelles pour l’audit de leur maison.(les travaux d’isolation du presbytère seront réalisés par la commune.)

Eoliennes :Repris par la commission ENERGIE du conseil consultatif Gestion Durable, l’étude de projet éolien est vieille de 10 ans !
Après les contacts avec Tractebel, Electrawinds et plus récemment Alternative Green, nous avons un projet qui tientla route.
L’objectif est de faire notre part dans le développement del’énergie verte et d’en obtenir quelques avantages, parmi ceux–ci :
-location annuelle conséquente aux propriétaires (dont la commune)
-taxe annuelle (10.000 € / éoliennes)
-réduction possible de la facture individuelle électricité par an (à déterminer)

L’argent récupéré de cette façon pourrait atteindre 80.000 € de recette supplémentaire, de quoi financer :
- des projets gestion durable pour 15.000€ / an
- le personnel total du Hall ± 60.000€ / an
N.B. : de cette façon, si le personnel du Hall est couvert par cette nouvelle recette et que le chauffage est gratuit(branchement Burgo), le coût du hall se résumerait à son investissement ! Au plus bas en cette période difficile pour les
entreprises en recherche de travaux.
De quoi rassurer la 1ère échevine qui doit étudier le coût de fonctionnement…elle l’a déjà annoncé en août 08, lors de la motion…
L’entreprise Alternative Green a présenté son projet aux membres du collège et de la commission énergie. Le projet sera soumis au collège pour qu’il se positionne quant aux propositions d’emplacements et à la procédure à engager. Si l’implantation Dampicourt est prête, celle de Torgny exige encore des préparations et avait connu par le passé des blocages à l’urbanisme. Il nous parait judicieux de lancer
simultanément les 2 projets.
En cas de réponse positive du collège une information publique sera programmée !


AIR – EAU- DECHETS

EAU :
-Information publique en collaboration avecl’AIVE et le Contrat Rivière : FAIT
(Evolution consommation eau(calcul coût vérité),le Pash,récupération eau de pluie )
collaboration commissions / collège :
-protection captage : pré étude quantité /qualité : FAIT
Suite : ULG ss AIVE : à l’étude : la commission avait émis le souhait de suivre cette étude.
-UV : travaux adjugés vont commencer incessamment !
-station pompage : en attente du cahier des charges(AIVE)-options définies par l’ancien collège.
-endoscopie : le réseau Distribution d’eau a été ajouté au réseau égouttage(adjugés par l’ancien collège – les travaux vont débuter)
-visite de la station d’épuration : dès sa mise en fonctionnement (Stéphane prend contact AIVE)

DECHETS :
-information publique en collaboration avecIDELUX : FAIT
(coût vérité des déchets ; statistiques quantité /qualité ; politique de gestion durable des déchets ; le compostage)

AIR :
-Visite de Burgo : accord reçu ; date à déterminer (X. Hennart ) ; élargir la
participation à cette visite aux citoyens (nombre limité!)Information Publique suite à cette visite : A FAIRE




CONVIVIALITE-ECOLOGIE-GESTION COMMUNALE

(Longue) Introduction.

La commune est le dernier interface entre les citoyens et une administration qui remonte et touche à la communauté européenne. C’est dire si la démocratie y est essentielle et contiguë aux préoccupations de ses habitants. La diversité entre la gestion des différentes entités communales de notre pays dépend d’une multitude de facteurs et aussi de sa gestion par des hommes démocratiquement choisis par la population.

Si nous identifions les paramètres qui comptent pour Rouvroy, le premier qui me vient à l’esprit est que, si nous confinons au bout de la Belgique, nous sommes surtout entouré de France.
Rouvroy est très frontalière.
Elle est aussi agricole, forestière, industrielle, artisanale, touristique, résidentielle.
Toutes ces particularités sont plutôt rares, concentrées sur un si petit territoire.
Comment faire vivre en harmonie toutes ces richesses aux intérêts apparemment divergents voire contraires ?

Le mot qui vient comme coulant de source est convivialité. Ce « vivre ensemble » se décline par ce que nous tissons entre nous. Aménagement du territoire, culture, communication, instruction publique, services aux personnes, santé… sont des lieux de rencontres et d’échanges qui créent le lien nécessaire à la recherche pour tous et chacun du BMP (le Bonheur Maximal Possible).

La précédente majorité était très attentive à créer et animer ce réseau convivial.
Un des creusets de cette préoccupation a été la création de la « commission consultative de gestion durable » qui comporte (comportait ?) trois sous-commissions dont l’une s’occupait de l’air de l’eau et des déchets, la seconde de l’énergie et la troisième, dont je vais vous entretenir au fils de ces lignes, de la biodiversité.

Avant de commencer, je vais vous confier mon heureuse surprise d’avoir aperçu, à la première réunion qui était plénière, trois jeunes agriculteurs de la commune. Un peu inquiétés, peut-être, par les vertes vapeurs qui risquaient de sortir de cette marmite, ils ont été, je pense, rassurés par un souhait immédiatement exprimé de… convivialité.

L’écologie intéresse d’abord les hommes et s’intéresse aussi aux hommes.

Notre espèce fait partie intégrante de la biodiversité et il serait vain de permettre au Lézard des souches de survivre si, par là même, on ne protégeait la vie des hommes, des femmes et de leurs petits.

Parlons maintenant… biodiversité sur notre commune.

La biodiversité, qu’est-ce que c’est ?

La suite prochainement......

MICHEL MARION